Depuis le 5 décembre, voyager en train est difficile sur toute la France. Le mouvement social en cours est particulièrement suivi, et les conditions de voyage de ceux qui les prennent sont effroyables.

Pour certaines branches de notre RER D, c'est encore pire. Jusqu'à dimanche dernier inclus, aucun train n'a circulé depuis le 5 décembre sur :

  • Branche de la Vallée (Juvisy- Corbeil-Essonnes via Ris Orangis)

  • Branches au Sud de Corbeil : Corbeil-Melun (où le trafic est toujours interrompu) et Corbeil Malesherbes

Pire, l'absence totale de trains pour ces branches n'est même pas mentionnée dans la presse ou sur le bulletin de grève de Citymapper.

Ne pas avoir de trains pour ces usagers pendant plus de 3 semaines est extrêmement pénalisant. Et nous pouvons voir de par les témoignages que nous avons reçus que ce qui semble constituer une alternative reste limité et partiel :

  • Les plus chanceux font du télétravail, mais comme nous l'indique une usagère de Ris Orangis, cela ne peut durer qu'un temps, les journées à travailler de la maison deviennent psychologiquement difficile à supporter et il finit par arriver un jour où il est nécessaire de devoir rejoindre son lieu de travail.

  • Les trajets en voiture sont bien plus longs qu'en train pour aller jusqu'à Paris, et cela engendre en outre des frais d'essence et de parking (quand on arrive à trouver une place) financièrement très pénalisants. Des témoignages d'usagers obligés de partir à 4:30 ou bien qui passent entre 6 et 8h sur la route nous sont parvenus .

  • Le covoiturage, solution mise en avant par la région, n'est qu'une réponse très partielle durant ce mouvement, car les offres proposés dans ces territoires sont assez faible, et quand on arrive à en trouver, il est très rare que cela correspondent aux horaires de travail de tout le monde.

Et dans les autres cas, c'est soit la pose de jours de congés ou de RTT, soit la location d'une chambre d'hôtel comme pour cette usagère de Malesherbes qui a du louer une chambre à Paris pour cinq jours ce qui lui a coûté près de 400€ ! Nous avons également reçu le témoignage d'une usagère de Ris-Orangis, qui pour faire ses 30 km la séparant de son travail, les a fait à vélo, via les bords de Seine jusqu'à Paris. Et ces solutions ne sont pas viables si la grève vient à se poursuivre.

Au vu de toutes les difficultés, nous, association SaDur, trouvons anormal que les voyageurs qui dépendent du RER D, quel que soit leur avis sur l'objet du mouvement social, puissent être empêchés d'aller travailler, étudier... voire de manifester.

Nous demandons à la SNCF et à Île-de-France Mobilités de remettre au plus vite un nombre de trains suffisant ou une offre routière de substitution en nombre suffisant (depuis le 20 décembre, 2 aller retours en bus ont été mis en place suite à nos demandes entre Corbeil et Maisse, ce qui est un bon début, complété depuis le lundi 30 décembre par deux aller-retours en train entre Juvisy et Malesherbes via Ris-Orangin, mais cela n'est pas encore suffisant).

En outre, pour la période du 5 au 31 décembre 2019, mais également en considérant les mouvements sociaux du 24 septembre et des 18 et 19 octobre 2019, auquel les services n'étaient pas assurés, et au vu des dédommagements consentis aux usagers en 2018, nous demandons :

  • le remboursement intégral des abonnements pour le mois de décembre 2019, pour l'ensemble des usagers du RER D (soit 75,20€ pour un abonnement mensuel/annuel toutes zones) ;

  • pour les usagers entre Orry la Ville et Villiers le Bel, n'ayant eu aucun train entre 5 et le 9 décembre (ni les 18-19 octobre), une compensation supplémentaire de 15% (environ 10€ pour un navigo toutes zones, soit un total d'environ 85€) ;

  • pour les usagers des branches de la Vallée (Juvisy-Corbeil via Ris-Orangis), du littoral (Corbeil-Melun) et de Malesherbes (entre Corbeil et Malesherbes), une compensation supplémentaire de 50% (soit 37,60€ pour un navigo toutes zones, soit un total de 112,80€).

Bien entendu, si le mouvement venaient à se prolonger durant l'année 2020, nous n'hésiterions pas à faire à une demande d'indemnisation complémentaire pour la période concernée.

Nous savons que ces dédommagements ne pourront pas couvrir l'ensemble des frais que les usagers ont dépensé pour pouvoir se déplacer pendant cette période, et qu'outre l'argent, l'important est le retour le plus rapidement possible des trains en quantité suffisantes sur l'ensemble des branches du RER D. Nous sommes d'ailleurs très inquiets des conséquences que pourrait avoir la prolongation du mouvement sur janvier.

Au delà de cette demande, il faudra qu'Île-de-France Mobilités revoit, dans son prochain contrat avec la SNCF, les dispositions à tenir en temps de grève. Car le constat reste que malgré les lois votées sur le service minimum, les conséquences des grèves restent pénalisantes pour les usagers.