Vous avez aimé les articles sur les qui ne s'arrêtaient pas pour rattraper leur retard ? Alors vous allez adorer les statistiques bidonn... euh pardon "neutralisées" de la SNCF sur le (et Transilien) en janvier !
En effet, le blog de la ligne nous explique le plus tranquillement du monde que la SNCF a décidé de "neutraliser", pour le calcul des statistiques du mois de janvier, les jours où il y a eu des épisodes neigeux.
Autrement dit, ces jours-là, les voyageurs sont arrivés en retard (et sur la ligne majoritairement pour des raisons qui n'ont pas grand chose à voir avec la neige, si ce n'est que les quais n'étaient pas forcément déneigés....), mais ça ne compte pas ! Et pourtant, statistiquement parlant, cette neutralisation n'est pas neutre, puisque là où les statistiques publiées auraient du être de 77.6% (près d'un train sur quatre en retard, ça se passe de commentaire....), les statistiques se sont retrouvées artificiellement améliorées de 2.5% pour être publiées à 80.1% (ce qui rappelle quand même que le mal est profond, cf. notre dernier article)
Ce procédé nous choque à plus d'un titre :
- Les usagers qui ont pris le train ce jour là sont bien arrivés en retard, et les retards sur la ligne étaient surtout dus à des problèmes de matériel et d'infrastructures, la neige n'étant pas du tout l'unique facteur d'irrégularité de la ligne;
- La méthode de calcul des statistiques a une nouvelle fois été changée unilatéralement par la SNCF. Du moins c'est ce que nous en avons conclu car nous n'avons pas entendu le STIF sur la question, nous y reviendrons plus tard;
- La régularité des jours neutralisé en question aurait réhaussé la moyenne, aurait-on eu droit au même procédé ? Nous nous permettons sans doute à juste titre d'en douter !
- Au delà du procédé, quel est l'objectif recherché par la SNCF, surtout quand on sait qu'elle a modifié sa méthode de calcul des statistiques de régularité, justement "pour mieux prendre en compte le ressenti des voyageurs" ?
- Si on neutralise des statistiques pour un oui ou pour un non, au final, que mesure-t-on ?
- Aujourd'hui c'est la neige, demain quel sera le prétexte pour neutraliser des statistiques trop défavorables ? A ce compte-là, pourquoi ne pas neutraliser les statistiques de régularité liées aux accidents graves de voyageurs, puis ensuite celles liées aux travaux, puis, tant qu'on y est, celles liées aux trains en retard ? Les chiffres seront certainement meilleurs !
- Comme annoncé ci-dessus, nous n'avons entendu aucune réaction du STIF sur ce procédé. Or il nous a dernièrement bien rappelé qu'il "ne promettait rien, mais exigeait " de la régularité de la régularité des opérateurs, donc de la SNCF. Soit. Simplement, dans le cas présent, n'aurait-il pas été bienvenu qu'il nous prouve ses dires en exigeant de la SNCF qu'elle publie des chiffres non modifiés ?
C'est tous les jours que les usagers prennent le train, et quand ils sont en retard, ils en subissent les conséquences, peu importe la cause. Pour rappel, janvier est un mois où les étudiants, par exemple, passent des partiels.... or ceux-ci ne sont pas 'neutralisés' pour cause de neige, et si les étudiants arrivent en retard, le retard peut leur couter leur année !
Nous rappellerons enfin que l'outil de mesure de la régularité de SADUR, lui, n'a pas changé de méthode de calcul depuis sa création. Il prend bien en compte TOUS les relevés validés sur une période, que le train soit à l'heure ou non. Et, cet outil étant participatif, nous invitons tous les usagers de la ligne à nous aider à mesurer la régularité de leur ligne !