Le lundi de pentecôte est réputé sur la ligne D pour ses horaires et longueurs de trains inadaptés, au vu du statut toujours aussi particulier de cette journée, fériée pour certains, mais pas pour d'autres.

Ce lundi, c'est également le tout dernier train ZUCO vers Melun qui a fait parler de lui, comme vous pourrez le lire sur le témoignage qui nous a été envoyé hier. Bien entendu, celui-ci a malheureusement de fortes ressemblances avec d'autres incidents survenus sur des trains de fin de soirée (Cf le 8 octobre 2009 par exemple...) et nous l'avons remonté à qui de droit.



Voici ce témoignage, tel qu'il nous a été envoyé :

Hier soir, retour de week-end de Pentecôte, je rentre à Montgeron... Arrivée à la gare de Lyon, après un Rennes-Montparnasse sans encombre, vers 23h45 (dommage pour le 23h38). 1re surprise : le 00h08 est à 00h29. Pff. Vers 00h15, le "00h08" est supprimé. Bon sang. Arrive enfin le 00h38. Immobilisé à quai. Le conducteur fait deux annonces en trois quarts d'heure, pour nous dire qu'il ne sait rien. Pendant qu'on poireaute, c'est super tendu sur le quai, avec anicroches entre passagers, sous l'oeil des agents de sécurité de la SNCF. Pas agréable du tout.

A 1h25 le conducteur nous conseille d'aller prendre le Noctilien en surface. La gare de Lyon est fermée, c'est un joli spectacle que ce troupeau de près de 200 personnes qui cherche à rejoindre la rue de Bercy. Personne nulle part évidemment pour nous dire quoi que ce soit.

Le N132 de 1h30 pour Melun part avec au moins 20 minutes de retard, après moult échauffourées, sous l'oeil hagard et impuissant de représentants des forces de l'ordre venues en masse assister au spectacle, de quelques agents de sécurité de la RATP, et au son délicieux et relaxant de quelques chiens exaspérés enfermés dans une des quatre ou cinq voitures de police. 47 chanceux partent pour Melun... les autres sont abattus, désespérés, en colère.

Le N134 de 2h00 part lui aussi bien en retard, après de belles scènes là aussi.

Rebelote pour le N132 de 2h30. Il y a moins de monde et fatigue et résignation ont fait leur boulot, le N134 de 3h00 est chargé à peu près dans le calme... et j'arrive chez moi vers 4h00 du matin, absolument ébahi par la totale nullité de la gestion de l'incident.

Je ne sais pas ce qui s'est passé, je ne sais pas pourquoi j'ai dû attendre aussi longtemps sans voir venir un quelconque bus de renfort, et je ne sais vraiment pas ce que c'est que ce service public qui n'est même pas capable d'accompagner, d'une quelconque manière, les centaines de voyageurs laissés en vrac, en plein Paris et en pleine nuit, sans un mot, une bouteille d'eau, ou un quelconque souci de leur confort.

Ahurissant.

Suivi du complément d'informations

Globalement, j'ai été plutôt positivement impressionné par la manière dont les divers services de sécurité et les forces de l'ordre ont géré la situation (depuis les anicroches survenues sur le quai jusqu'à la montée dans les Noctiliens). Il me semble aussi (sans certitude) que le régulateur des Noctiliens s'est arrangé pour organiser des départs à l'heure, alors que les gros retards pris au démarrage auraient dû avoir pour conséquence une désorganisation certaine des départs ultérieurs.

Il n'empêche que l'absence totale de mesures prises par la SNCF reste tout à fait inacceptable, et que le tout aurait dû être géré différemment (aurait dû être géré, tout simplement).

Nous partageons l'ahurissement de ce voyageur, mais en plus, une fois encore, nous pouvons nous interroger :

- Pourquoi l'information a-t-elle été aussi inexistante ? Que s'est-il encore passé ?
- N'y avait-il pas un cadre traction d'astreinte ?
- N'était-il pas possible d'aller prendre une rame garée à Bercy, à proximité immédiate de la gare de Lyon ?
- Pourquoi avoir voulu faire entrer le contenu d'un train dans un car ? N'était-ce pas l'assurance de provoquer des frictions entre usagers ? N'est pas un signe de "l'attention" portée aux voyageurs du RER D ?

Non seulement les leçons du passé ne semblent toujours pas tirées, malgré les fameux retours d'expérience dont il nous est sans cesse fait mention, mais dont nous ne voyons jamais la couleur. En plus, la ligne D est connue comme étant une ligne malade, mais là, avec ses plus de 23% d'irrégularité au 1er trimestre et ce genre d'incident (pour information le dernier ZUCO la veille était passé avec près d'un quart d'heure de retard.... ), la ligne est-elle infirme ? Incurable ? En d'autres termes, à quoi faut-il désormais s'attendre ?