En 1965, le schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de la région parisienne (SDAU) décrit un réseau régional de transport, notre « RER ». Il s’agit de relier des lignes de banlieue via le cœur de la capitale.

L’objectif recherché est de décongestionner les gares terminus et de faciliter les correspondances en créant de nouvelles gares dans Paris. C’est dans cet esprit qu’est créée la gare de Châtelet-les-Halles, ouverte en 1977, et conçue dès le départ pour accueillir les trois lignes de RER A – B – D.

Pour la ligne D, l’interconnexion consiste à relier deux réseaux « banlieue » SNCF de Paris Nord et de Paris Sud-Est. Une première étape est franchie en 1987 avec la création du premier tronçon Villiers-le-Bel / Châtelet-les-Halles grâce à l’utilisation du tunnel du RER B entre Gare du Nord et Châtelet. La seconde étape intervient en 1995 avec la véritable interconnexion entre le réseau Nord et le réseau Sud-Est, rendue possible grâce à la construction d’un nouveau tunnel dédié entre Châtelet et Gare de Lyon (à l'origine, la ligne devait emprunter le même tunnel que le RER A !!).

Les interconnexions posent cependant des problèmes techniques et des problèmes d’organisation.

Citons pour le RER D :

  • Différence de tensions d’alimentation entre le nord et le sud, nécessitant l’utilisation de matériel « bicourant »
  • Utilisation d’infrastructures gérées et maintenues par la RATP entre Châtelet et Gare du Nord, alors que la ligne est entièrement exploitée par la SNCF
  • Agents de conduite provenant de différents dépôts (un changement de conducteur avait lieu en gare de Lyon jusqu’en 19XX)
  • Missions excessivement longues, entraînant des retards en chaîne

Toutes les missions ne sont pas interconnectées sur la ligne D,  notamment à cause de la saturation du tunnel commun avec le RER B. Ainsi de nombreuses missions (jusqu’à une sur deux) desservant la branche de Combs-la-Ville sont origine/terminus Gare de Lyon.

Par ailleurs l’interconnexion peut être suspendue :

  • En cas de grève « suivie » (plan de circulation prévu à l’avance)
  • Lorsqu’un incident particulièrement grave oblige d’interrompre durablement la circulation sur une partie de la ligne *

Les trains de la partie sud sont alors limités à la Gare de Lyon, tandis que ceux du nord son limités à Châtelet (parfois Gare du Nord).

* Cette rupture d’interconnexion fait partie des revendications portées par SaDur, afin d’éviter la paralysie complète de la ligne suite à un incident particulièrement impactant sur l’une des branches

Interconnexion du RER D

 

 


Ça déconnecte !

Il était envisagé, à l'origine, d'interconnecter 16 trains par heure et par sens aux heures de pointe. Jusqu'à fin 2008, seuls 12 trains sont interconnectés. Et, dans le but de réduire l'irrégularité chronique de la ligne, le nombre de missions interconnectées a été diminué de 12 à 8 de décembre 2008 à décembre 2013 avec la mise en place d'une nouvelle desserte dite "D8" pour 8 trains interconnectés par heure et par sens (voir l'article sur Châtelet - Les-Halles). Depuis décembre 2013, moyennant la réalisation de certains aménagements et la mise en place de certains équipements, le nombre de missions interconnectées a été ramené à 12 par heure et par sens en heure de pointe.