Alors que la grève est un droit garanti par la constitution, il en est un autre qui est mis à mal à chaque mouvement social : celui du droit au transport.
Nulle intention pour Sadur de porter un regard critique sur le fond du problème qui oppose syndicats et le gouvernement, ni de crier haro sur les cheminots.
Au nom du droit de grève, dès ce soir, nous, usagers ne pourrons voyager privés de nos moyens de transports collectifs.
Demain combien d'entre nous, victimes innoncentes d'un conflit qui nous dépasse, devrons se battre pour se rendre au travail, combien d'entre nous faute de trains devrons poser un jour de congé ou de RTT, combien d'entre nous ferons l'objet d'une retenue sur salaire, d'une prime de fin d'année calculée au pro-rata de présence ?
Combien de familles monoparentales devront vivre dans l'angoisse de ne pas avoir de trains pour aller au travail et pour rentrer le soi et récupéper leurs enfants en crèches et garderies ?
Combien de personnes vont voir le budget du mois grignoté par une dépense non-prévue en baby-sitting, nourrice, taxi, en frais d'essence de voiture ?
Demain les syndicats auront décidé d'empécher notre droit au transport, pourtant d'autres moyens étaient et sont encore possibles :
- grève tournante
- perte de la régularité (quoique sur la D…)
- Négociation.
Sadur appelle les syndicats à prendre le chemin de la table de négociation.
Négociez car vous êtes un lien social et aucun de vos usagers ne doit être pénalisé par la grève
Négociez car vous êtes un lien économique de la nation et que trop d'emplois dépendent de ce mouvement
Négociez car le syndicalisme ce n'est pas nuire, mais construire ensemble un projet de société.
Une grève doit être la dernière arme quand plus rien n'est possible, or aujourd'hui les syndicats et le gouvernement n'ont pas montré que toutes les voies ont été épuisées et vont contraindre des millions de Français qui à la marche à pied, qui à prendre sa voiture, qui à poser un congé payé (obtenu pour mémoire en 1936 lors du Front populaire).
Dans notre pays où l'égalité est gravé au fronton des établissements publics, nous voilà contraint de découvrir que ce mot n'existe jusqu'au moment où les intérêts divergent, gouvernement et cheminots main dans la main s'entendent pour creuser un peu plus le fossé entre certaines classes de français : les transportés et les transporteurs…
Et demain après ce mouvement social restera toujours la ligne D et ses nombreux dysfonctionnements dans son infrastructures, son fonctionnement et sa communication.
Dans le respect de tous, sans être anti, pro grèves et cheminots vous souhaitez réagir ? Un petit clic ici