Le premier juillet 2008, Monsieur Bernard Gardin, actuel directeur des lignes Transilien D, B Nord, R,... cèdera son siège de directeur de la ligne D à Monsieur Alain Krakovitch, ex-directeur de cabinet de Monsieur Guillaume Pépy, président de la SNCF. Nous profitons de cette occasion pour féliciter Monsieur Gardin d'avoir réussi à décrocher une promotion; compte tenu de ses résultats sur la D, c'est plutôt remarquable!
Nous allons passer quelques minutes ensemble pour analyser ce qui a bien pu se passer depuis le 3 mai 2004, date à laquelle Monsieur Gardin avait été nommé directeur de la ligne D.
Nous commençons donc par les choses qui fâchent et sont venues polluer le transport quotidien des usagers, et avouons que sur la D les occasions ont été nombreuses:
- Entre 2001 et 2007 l'irrégularité est passée de 11,6 % à 18,2 % et en ce qui concerne la période correspondant à la gestion de Monsieur Gardin l'irrégularité a progressé de 16,5 % à 18,2 % avec un creux en 2005 à 13,9 %, ce qui était sans aucun doute un incident de parcours.
- En décembre 2005, sans aucune annonce préalable, nous avons été gratifiés d'un arrêt supplémentaire à Maisons Alfort, prémice des dessertes tout omnibus qui nous pendent au nez.
- Les "sauts d'arrêts" ont été institutionnalisés et au delà de l'effet d'annonce que cela permettrait incontestablement de limiter les retards globaux, il faut surtout y voir une volonté de trucage des statistiques officielles, les trains "sauteurs d'arrêts" n'étant pas considérés comme supprimés, comme ils auraient dû l'être.
- La qualité de l'information est restée constante sur la période, c'est à dire nulle, et ce ne sont pas les quelques efforts épisodiques qui montrent une volonté de changement radical dans ce domaine.
- La gestion des "Bulletins de Retard" est également un chantier resté en friche, car si en gueulant nous avons pu obtenir quelques avancées il n'en reste pas moins que toutes les promesses de remédier aux dysfonctionnements permanents sont restées vaines.
- Les non-vérités en tous genres qui nous ont fait écrire que nous étions souvent victimes d'hallucinations collectives, comme les frets aux heures de pointe et les couscoussières en Gare de Paris Lyon souterraine.
- Nous allons éviter de parler de toutes les choses qui fâchent et seraient trop longues à lister comme les incidents en tout genres sur les infrastructures et les matériels roulants qui montrent une grande négligence en matière de maintenance préventive, on répare quand ça casse et quand on a les pièces de rechange sinon c'est ficelle et gomme à mâcher !
- Monsieur Gardin adorait recevoir les associations d'usagers, dont SaDur, et ces séances, en général cordiales, lui donnaient l'occasion de s'exprimer, de discuter et d'avoir notre avis sur quelques projets, d'avoir quelques échanges virils et également de "bourrer les poches" de ses interlocuteurs; certains d'entre nous en garderont un souvenir ému.
- Il y a eu l'épisode de l'expérimentation de retournement à Châtelet qui a bien failli tourner en une vaste farce, espérons seulement que la mise en place du retournement aura bien lieu comme prévu, sans aucun délai supplémentaire.
- Il y a eu les réunions de concertation en février et mars 2007 qui furent sans aucun doute de grandes soirées langue de bois, et on peut s'attendre à ce que le fameux Schéma Directeur accouche d'une souris.
- Il y a eu quelques améliorations dans les systèmes d'affichage avec notamment de nouveaux écrans en gare de Paris-Lyon .
- Il y a eu des trucs cocasses comme l'expérimentation de régulation de flux au début 2008.
- Nous avons également eu droit pendant un certain temps à un site internet, un brin confidentiel, "lalignedchange" et en fait ce site s'est bientôt mis en configuration ligne D, c'est à dire "en panne"; de ce site il ne reste que quelques SMS sporadiques .
- Et il y a surtout eu la grande opération de rénovation des rames, comme si donner un coup de peinture allait améliorer le quotidien de l'usager.
Devons-nous regretter le départ de Monsieur Gardin? Rien dans le bilan ne peut nous conduire à jeter une larme, même pas en cachette. Le bilan est calamiteux, mais dans la ligne des performances atteintes par Monsieur Jean Louis Jourdan, prédécesseur de Monsieur Gardin. Le bilan est globalement nul avec une nette tendance à la détérioration. Donc bon vent à Monsieur Gardin et souhaitons lui meilleur succès là ou il va maintenant œuvrer..
Devons nous nous réjouir du départ de Monsieur Gardin? Là encore la modération et la modestie sont de rigueur. Il faudrait une sacrée dose d'optimisme pour croire qu'avec un nouveau directeur tout ira mieux; ce serait trop beau. Nous pourrions simplement écrire "qu'il vaut mieux traiter avec le diable que l'on connaît qu'avec celui qu'on ne connaît pas".
Et pour conclure ce long discours d'adieu, rappelons nous simplement ces quelques mots:
D-maintenant nous disons:
Au revoir Monsieur Gardin, et ne manquez surtout pas de nous rendre visite sur SaDur.org, car aussi longtemps que les choses n'iront pas significativement mieux, nous resterons des Usagers Révoltés.