Nous sommes à la mi-mars, cela fait donc 3 mois que les nouveaux horaires sont entrés en application. Pour nous le compte n’y est toujours pas. Explications ci-dessous

La « ponctualité » : un écran de fumée, surtout utile à la communication…

Depuis 2 mois et demi, la SNCF communique sur des chiffres de ponctualité supérieurs à ceux de 2013 (respectivement 86.1% en janvier 2014 et 88.2 % en février). Bien entendu ceux qui trouvent un intérêt à ce que les chiffres soient meilleurs mettent ceci en avant – et tant pis si au passage les temps de passage ont été considérablement rallongés au sud de Villeneuve St Georges. Comme pour se convaincre que les 120 millions d’euros investis sont suffisants pour sauver le RER D, et qu’il n’y aura pas d’autre dépense à prévoir sur la ligne ?

Alors pourquoi venons-nous de dire qu’il s’agissait là d’un écran de fumée ? Pour plusieurs raisons :
- En premier lieu, nous rappellerons que la méthode de calcul de calcul de la ponctualité des trains a changé, et ce calcul, pour le RER D, fait mécaniquement augmenter la ponctualité de la ligne :- De la gare du nord à Villiers le Bel, il y a, depuis le 15 décembre dernier, un train toutes les 5 minutes : par conséquent, tant que les trains respectent cet espacement, les voyageurs qui prennent la D à la gare du nord, pour une gare entre Paris et Villiers le Bel, sont quasi-mécaniquement comptés comme étant à l’heure, quel que soit le retard du train qu’ils ont pris.
- Il en va de même, au sud de la ligne, pour les voyageurs de Maisons Alfort – Alfortville et Villeneuve Saint Georges

Ceci est d’ailleurs prouvé par nos données D-Collector : les chiffres de régularité de janvier et février sont respectivement de 68% en janvier et 69% en février :
- Nous avons une proportion élevée de D-collecteurs situés sur les gares de moyenne et grande couronne, qui n’ont donc pas cette fréquence de trains. Et qui sont donc en retard dès que leur train l’est.
- Contrairement à la SNCF, Sadur n’a pas changé de méthode de calcul depuis la création de D-Collector, et les chiffres de D-Collector correspondent toujours aux statistiques de ceux qui prennent majoritairement la ligne en heure de pointe. Et pour eux rien n’a changé donc.

Nous rappellerons également que le STIF a eu la bienveillance (vis-à-vis de la SNCF s’entend) de ne pas relever l’objectif de régularité malgré les sous mis sur la table. Malgré cela, le RER D n’est toujours pas à l’objectif (pour rappel, il est à 92.5%).

Enfin, le nombre de suppressions est alarmant. Sur le mois de janvier, malgré une régularité de 86.1%, la SNCF concédait 1101 suppressions de trains (797 partielles et 304 totales) sur les 14004 circulations du mois, soit presque 8% de trains supprimés. Ce chiffre, communiqué par la SNCF est bien trop élevé pour tirer un quelconque satisfecit quant aux statistiques sur la ligne.

…. Qui cache la forêt : la majorité des problèmes de la ligne D ne sont toujours pas résolus

Nous venons de le dire : le nombre de trains supprimés est bien trop élevé. Au-delà de ce constat, ce chiffre vient nous rappeler que la ligne D reste dans une situation très précaire, et il n’y a pour l’instant pas de « plan B » si un aléa vient à surgir :
Nous l’avons déjà dit, la ligne n’a pas assez de trains pour palier un pépin (exemple, un train qui heurte un bus – heureusement vide – le 13 décembre dernier) : la rame n’est pas encore réparée, et ne le sera pas avant plusieurs semaines. Par conséquent, nous l’avons déjà dit aussi, comme il n’y pas de train en réserve, hop, au moindre problème, une suppression de plus. Un symbole : le nombre de suppressions de ce début d’année a complètement fait passer sous silence les 3 trains ajoutés à la mi-février.

Autre point d’inquiétude remis au gout du jour il y a une dizaine de jours maintenant : que se passe-t-il si un problème d’ampleur se produit sur nos illustres, vaillantes, mais ancestrales Z5300 ? Pour rappel une de ces couscoussières a pris feu, et à notre connaissance le droit d’alerte déposé n’a toujours pas été levé, car la cause de l’incendie ne semble pas avoir été établie avec certitude. Il faut que ces trains roulent au moins jusqu’en 2017. Or, imaginons qu’ils deviennent inaptes : comment fait-on alors ? C’est notamment pour cette raison que Sadur avait favorablement reçu la résolution du STIF de les remplacer par des trains à un étage de la ligne A. Au vu des événements récents, il est grand temps que la SNCF change son fusil d’épaule sur le sujet si elle veut éviter une nouvelle crise matériel. On ne pourra pas nous reprocher de ne pas avoir prévenu…

Autre question combien de temps allons-nous devoir vivre avec cette desserte ? Vu que pour le moment il n’y a pas d’autre investissement calé sur la ligne (entendre : pas de sous, et pas de date validée par le STIF), nous devrions dès les prochaines années retomber dans les travers de la ligne du fait de trains trop remplis….et qui continuent à tomber en panne bien entendu. A noter que la phrase précédente marche tout aussi bien avec les passages à niveau…

Le seul espoir qu’on peut peut-être entretenir est finalement celui d’avoir, un jour, des trains propres le matin en allant au travail, et qui ne trainent pas avec des restes de la veille ? Pourtant, une campagne de communication, pourrait ici permettre à la SNCF de se mettre en valeur à moindre frais, non ? Au besoin, on a trouvé le nom : « D – ménagez », autour d’un concept double mais bigrement efficace : soit vous faites le ménage vous-même, soit vous changez de ligne pour avoir des trains propres (résultat non garanti…).

Vous l’avez compris, nous ne partageons pas du tout le satisfécit qui vient ‘d’en haut’. Et nous allons faire en sorte que ça se sache, vous pouvez sur nous pour ça ! A suivre…