1995 - 2010, les 15 ans de la création de la ligne :D: interconnectée auront été fêtés en beauté.

A l'automne 1995, l'ouverture de la ligne avait été marquée par près d'un mois de fonctionnement chaotique non seulement du nouveau tronçon central, mais également des branches nord et sud, suivi de plusieurs semaines d'un mouvement social national.

Le mois d'octobre 2010 aura vu se produire 2 semaines et demie de mouvements sociaux interprofessionnels, pendant lesquelles les horaires "adaptés" n'auront pas toujours été respectés. Pendant plus d'une semaine, on aura pu en particulier "bénéficier" de nombreuses perturbations dues au recours abusif des procédures de sécurité de la ligne.

On pouvait espérer une fois ces mouvements sociaux terminés que la situation, même sans être parfaite puisque la perfection n'est pas du monde de la ligne :D:, reviendrait à la normale.

Loin de là, la qualité de service s'est dégradée de façon importante.

La pluie tombe, les feuilles mortes (quand ce ne sont pas les arbres tout entiers) chutent, les trains défaillent et les taux de régularité dégringolent.

Pour la pluie et les feuilles mortes, c'est la saison qui veut ça. Néanmoins, l'automne 2009 avait vu tout autant de feuilles tomber et les conséquences n'avaient pas été si graves.

Pour les défaillances des trains, c'est la nouveauté de l'année sur la :D: :

  • certes, la SNCF favorise le travail des seniors, en maintenant les petits gris (environ 40 ans d'âge en moyenne !) en circulation vaille que vaille: il n'y a plus qu'à attendre la mise en place de l'assurance dépendance pour les trains.
  • mais cette année ce sont aussi et surtout les rames à 2 niveaux qui sont tombées en panne. Un phénomène plus qu'inquiétant pour des rames qui sont censées rouler pendant encore 20 ans. Le STIF a beau nous expliquer que la ligne :D: est maintenant équipée en partie de rames rénovées, il apparaît maintenant de façon évidente que la rénovation est restée superficielle.

Les conséquences sont visibles de tous les usagers :

  • des trains sont supprimés par dizaines chaque jour, en particulier parmi les DECA du matin et les ZECO du soir. Le vendredi 12, on nous avait annoncé leur suppression: la promesse a été (à peu près) tenue. Les autres jours, on ne nous a rien annoncé, mais les trains ont quand même été supprimés: DECA, ZECO, mais aussi sur toutes les autres dessertes. Et comme aucune prévision n'est publiée (comme c'est le cas sur la ligne N Paris-Montparnasse), prendre le train relève du jeu de hasard. On note en ce mois de novembre 12% de trains supprimés (source :D: collector by SaDur)

  • les trains qui circulent ne sont pas toujours adaptés. Combien y a-t-il eu de trains courts sur Paris-Melun ou Paris-Corbeil en pleine heure de pointe ces derniers jours ?

  • les trains ne circulent pas à l'heure. C'est en partie une conséquence du manque de trains, car ceux qui circulent sont bondés et leur stationnement en gare se trouve nettement rallongé. On constate des taux de trains en retard de plus de 50% pour ce mois de novembre (source :D: collector by SaDur)

Que déduire de tout cela ?

Après une 2e moitié d'octobre éprouvante pour les usagers de la ligne, le mois de novembre l'est encore davantage. Et pourtant pratiquement tous les jours la situation est qualifiée de normale par la SNCF. On est d'accord, la normalité sur la ligne :D: correspond depuis 15 ans à un service déjà loin des attentes. Mais la normalité, du point de vue de l'usager, ce n'est pas le service aussi dégradé que celui dont nous sommes gratifiés depuis le début du mois.

Arrêtons la politique de l'autruche !

Depuis le début du mois, la ligne :D: "fonctionne" en mode dégradé.

Que la SNCF ait au moins l'honnêteté de le reconnaître, de nous communiquer du jour pour le lendemain le programme des suppressions planifiées, et le plus tôt possible l'ensemble des mesures mises en œuvre et une date vraisemblable pour un retour rapide à la normale, disons à la situation habituelle de la ligne.

Enfin, puisque la situation est vraiment loin des attentes des usagers, la question d'un remboursement partiel ne peut que se poser: pourquoi payer "plein pot" pour un service si dégradé ?

Nous ne saurions oublier le rôle du STIF dont l'AFP nous apprend que son président a déclaré le 17 novembre: "Nous avons déjà amélioré la situation sur le D car on a investi 250 millions pour les travaux d'amélioration d'infrastructure". L'infrastructure est effectivement un facteur essentiel du fonctionnement d'une ligne. Le matériel roulant, les trains, en sont un autre. Quand le matériel ne roule plus, quand il n'y a pas le moindre train de secours en cas de panne, ce sont les usagers qui en subissent les conséquences. Cela explique pourquoi la perception de ces usagers n'est pas vraiment celle d'une amélioration de la situation sur la ligne.

Enfin l'association à reçu de nombreux témoignages des personnes empruntant la ligne et qui n'en peuvent plus des conditions de transports qu'ils subissent chaque jour en cette saison. Un article compilant ces témoignages sera rédigé prochainement. Nous pouvons déjà écrire que les usagers sont excédés, et qu'il est grand temps que la situation s'améliore, quel qu'en soit le prix.